Dans la nuit du 11 au 12 mars, le street artiste Italien Blu a recouvert l’intégralité de 20 ans d’œuvres d’art urbain dans la ville de Bologne. Déclencheur de ce geste contestataire, l’action de « préservation » des œuvres de la ville lancée par l’institution culturelle Genus Bononiae.
Genèse de l’action. En décembre dernier le journal italien Corriere della Sera annonçait que l’institution culturelle Genus Bononiae (et son président Fabio Roversi Monaco) avaient fait extraire grand nombre de fresques d’art urbain des murs de la ville. Le but ? Qu’elles soient conservées et restaurées dans un laboratoire afin d’éviter que les travaux se déroulant dans cette zone de la ville ne les fragilisent. L’objectif principal de cette « conservation » était en réalité d’inclure les œuvres de grands noms du street art Italien présents à Bologne dont Blu, Ericailcane et Alice Pasquini dans une exposition qui se tient depuis le 18 mars au Palazzo Pepoli : Street Art – Banksy & Co. L’arte allo stato urbano.
MAGNATE MAGNATI
MAGNATS MANGÉS
A Bologna non c’è più blu
A Bologne il n’y a plus Blu
e non ci sarà più finchè i magnati magneranno
et il n’y sera plus tant que les magnats mangeront
per ringraziamenti o lamentele sapete a chi rivolgervi
pour tous remerciements ou plaintes vous savez à qui vous adresser.
- Voilà ce que l’on pouvait lire le lendemain des faits sur la page facebook de l’artiste.
Effacer pour contester. En guise de réponse l’artiste Blu a décidé de recouvrir l’intégralité de ses œuvres se trouvant à Bologne dans la nuit du 11 au 12 mars grâce à l’aide du Laboratorio Crash. Ironie du sort, ces derniers ont été dénoncés à la police pour avoir effacé des œuvres appartenant au bien commun. A la suite de cet événement, Blu a organisé à Bologne, en compagnie du collectif Wu Ming, une soirée pour recueillir des fonds afin de payer les dépenses juridiques pour soutenir ces derniers.
Un événement qui attriste la ville, qui a perdu une partie de son patrimoine et de son identité et qui questionne la définition et l’essence même du street art.
Source image : facebook de l’artiste.