Un marché en expansion
Cela fait maintenant dix ans que la vente d’œuvres dites « d’art urbain » sur toile a explosé. Initiée en 2006 par Arnaud Oliveux, directeur du département d’Art Contemporain et commissaire-priseur chez Artcurial (première maison de ventes aux enchères française). La première vente d’Urban Art a connu un engouement sans précédent. Depuis, ces ventes de Street Art sont devenues des références pour tous les amateurs, collectionneurs de France et du monde. Pour les autres maisons de vente aux enchères telles que Tajan ou Piasa, l’art urbain a su se faire une place au sein des ventes d’Art Contemporain puis a fait l’objet d’une vente spécialisée par an et tend à se développer davantage.
Le graffiti « old school » sur toile venu des Etats-Unis devient l’un des marchés les plus rentables pour le moment. Les œuvres sur toile de Rammellzee que l’on pouvait trouver il y a environ cinq ans entre 1 000€ et 5 000€, se vendent aujourd’hui entre 30 000€ et 40 000€, preuve en est, les toiles passées lors de la vente d’Art Urbain chez Tajan du 1erOctobre 2015, organisée par Diego Escobar, Jullie Ralli avec pour expert Johnny Grizot. Rammellzee n’est bien évidemment pas le seul à réaliser des prix intéressants, on peut compter également Futura 2000, Blade, Crash, Noc 167… parmi les artistes ayant une cote non négligeable sur le marché.
Vente Tajan, Art Urbain, 1er Octobre 2015
- Lot 72 | Rammellzee, Mettropposttsizer the Zipper, 1985, technique mixte sur toile
Estimation: 25 000/35 000€ – Résultat: 41 600€ (frais inclus)
- Lot 91 | Rammellzee, Atomic Futurism, New Tron Bug Out, 1986, technique mixte sur toile
Estimation: 20 000/30 000€ – Résultat: 49 400€ (frais inclus)
De nos jours, seules quelques maisons de vente aux enchères organisent des vacations avec une partie dédiées à ces œuvres « old school »: Tajan , Artcurial, Piasa. Les autres maisons de vente en introduisent quelques unes au sein de leurs vacations mais ne sont pas majoritaires.
Ces toiles vendues sont, pour la majorité, historiques. Elles ont été crées entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, époque correspondant au moment où les amateurs et galeristes des premières heures s’intéressent à ce mouvement afin de créer un marché. Les premières expositions, puis des espaces s’imposent comme des galeries prônant le « graffiti ». Le terme « graffiti » n’était que peu apprécié par les artistes qui voyaient dans cette terminologie quelque chose de péjoratif, un acte voyou. Ce sont aujourd’hui ces toiles que nous voyons passer en vente aux enchères réalisant des prix incroyables. Ces œuvres qui de leur temps ne permettaient pas toujours à leur créateur de survivre, s’arrachent aujourd’hui par les collectionneurs à prix d’or.
La question que nous pouvons alors nous poser serait: quel avenir pour ce marché que nous pouvons définir comme une niche ?
Côme.