The Wall Magazine http://www.thewallgalerie.fr/magazine Sun, 03 Jul 2016 15:01:54 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.5.4 Anis et son monde enchanteur http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/07/03/anis-et-son-monde-enchanteur/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/07/03/anis-et-son-monde-enchanteur/#respond Sun, 03 Jul 2016 15:01:54 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1297 IMG_1451

Anis, ce jeune peintre du street-art cultive avec passion son art au coeur de grands terrains vagues.

« Dans ces espaces, on est apaisé intérieurement, on se sent hors du temps ! » dit-il à qui veut l’entendre.

Tout cela participe, en fait, à son attrait quasi frénétique, pour le monde végétal.

C’est pourquoi dans son univers, rien d’étonnant d’y découvrir énormément d’arbres et de fleurs. Mais l’artiste n’oublie pas de signifier également le vivant par la présence d’animaux ou d’enfants.

L’attrait du monde végétal

La peinture du paysage semble un genre un peu désuet pour un esprit du XXI° s. et pourtant ce street-artiste n’hésite pas d’utiliser abondamment le thème pastoral par l’omniprésence du végétal dans ses créations.

Comme une pastorale thérapeutique pour des citadins en quête d’évasion, dans un endroit que l’on considère avec nostalgie et où l’on suppose qu’on y vit mieux qu’en ville ?

En réalité l’artiste transforme sciemment tous ces éléments naturels en paysage poétique, modifiant le spectacle réel, en attribuant à la nature ses propres sentiments.

« Essayez de penser à l’espace comme à quelque chose de réel. Comme à un ami (…), comme à un son en quête d’une voix. L’espace est ce qui fait vivre le matériau (…) La façon dont on manipule dit tout. »  écrivait déjà Vija Celmins, un autre artiste adepte du retour au paysage.

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Effectivement Anis possède lui aussi une technique très élaborée lui permettant de traduire poétiquement tout ce monde végétal.

Chargé de beauté et de nostalgie, il devient sous son pinceau et par la bombe l’endroit privilégié où se manifeste un désir puissant le poussant à un certain lyrisme : celui de retrouver l’innocence perdue, celui de l’enfance en particulier.

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Ainsi, dans cette oeuvre, la balançoire, va lui permettre notamment de concrétiser avec beaucoup de justesse ce désir en reliant l’enfant à une branche d’un arbre.

De la même façon, l’artiste essayera toujours de renouer quelque chose avec le monde naturel pour combler un sentiment de manque ou d’inachèvement.

Cela participe bien évidemment à son besoin d’inventer un monde.

Inventer un monde

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Anis fait partie de ces artistes qui participent à cette fronde contre le platonisme en peinture. Il fuit l’abstraction et les modèles de la raison pour suivre uniquement son inspiration.

Il part pour cela toujours de la couleur, qui possède des valeurs créatrices. Ainsi l’on comprend mieux dès lors que l’ambiance générale de ses créations soit souvent d’origine impressionniste.

A ce titre, sa technique de l’aquarelle l’aide beaucoup à inaugurer son monde. En pigmentant très fortement l’acrylique avec de l’eau pour la diluer au maximum, cela va lui permettre de créer des compositions exceptionnellement riches.

Le résultat est souvent bluffant: les taches de couleur vont danser librement dans chacune de ses compositions et créer presque des accords musicaux.

On y découvre un côté enchanteur avec toutes ces couleurs et tous ces tons qui semblent se répondre mutuellement : les turquoises, les roses, les jaunes , les rouges..

L’artiste est en quête d’accord. A la recherche, comme un certain W. Amadeus Mozart qui recherchait deux notes qui s’aiment !

Pour Anis, chaque chose se parle: le végétal et le vivant, l’animal et l’humain, on peut y voir comme un chemin de vie.

La musique et la danse

Indéniablement, l’élément musical et la danse y jouent un rôle prépondérant.

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La couleur n’est pas seulement utilisée comme un nuage expressif mais aussi comme une forme picturale autonome.

On a l’impression parfois que les formes chromatiques, jouent entre elles, un véritable jeu de cache cache, apparaissant et disparaissant successivement avec des figures très diverses.

Alternant ainsi des accords chauds et froids avec des formes légères ou lourdes comme le résultat d’une symphonie composant les contrepoints d’un grand raffinement!

Assurément Anis est un grand rêveur, un vrai contemplatif, car les choses qu’il crée illustrent parfaitement les harmonies qu’il décèle en toute chose.

Christian Schmitt
www.espacetrevisse.com

P.S. : Hadrien Bernard (Anis) est à l’origine du projet du « Grand 8 » lieu d’exposition éphémère dans un hall de 2000 m2 à Malakoff d’une trentaine d’artistes du street-art. Exposition jusqu’à fin octobre.
http://www.expo-legrand8.com/

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Le commerce du graffiti « old school » http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/05/19/le-commerce-du-graffiti-old-school/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/05/19/le-commerce-du-graffiti-old-school/#respond Thu, 19 May 2016 08:53:58 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1291 Un marché en expansion

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Cela fait maintenant dix ans que la vente d’œuvres dites « d’art urbain » sur toile a explosé. Initiée en 2006 par Arnaud Oliveux, directeur du département d’Art Contemporain et commissaire-priseur chez Artcurial (première maison de ventes aux enchères française). La première vente d’Urban Art a connu un engouement sans précédent. Depuis, ces ventes de Street Art sont devenues des références pour tous les amateurs, collectionneurs de France et du monde. Pour les autres maisons de vente aux enchères telles que Tajan ou Piasa, l’art urbain a su se faire une place au sein des ventes d’Art Contemporain puis a fait l’objet d’une vente spécialisée par an et tend à se développer davantage.

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Le graffiti « old school » sur toile venu des Etats-Unis devient l’un des marchés les plus rentables pour le moment. Les œuvres sur toile de Rammellzee  que l’on pouvait trouver il y a environ cinq ans entre 1 000€ et 5 000€, se vendent aujourd’hui entre 30 000€ et 40 000€, preuve en est, les toiles passées lors de la vente d’Art Urbain chez Tajan du 1erOctobre 2015, organisée par Diego Escobar, Jullie Ralli avec pour expert Johnny Grizot. Rammellzee n’est bien évidemment pas le seul à réaliser des prix intéressants, on peut compter également Futura 2000, Blade, Crash, Noc 167… parmi les artistes ayant une cote non négligeable sur le marché.

Vente Tajan, Art Urbain, 1er Octobre 2015

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  • Lot 72 | Rammellzee, Mettropposttsizer the Zipper, 1985, technique mixte sur toile

Estimation: 25 000/35 000€ – Résultat: 41 600€ (frais inclus)

Ramm Tajan

  • Lot 91 | Rammellzee, Atomic Futurism, New Tron Bug Out, 1986, technique mixte sur toile

Estimation: 20 000/30 000€ – Résultat: 49 400€ (frais inclus)

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De nos jours, seules quelques maisons de vente aux enchères organisent des vacations avec une partie dédiées à ces œuvres « old school »: Tajan , Artcurial, Piasa. Les autres maisons de vente en introduisent quelques unes au sein de leurs vacations mais ne sont pas majoritaires.

Ces toiles vendues sont, pour la majorité, historiques. Elles ont été crées entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, époque correspondant au moment où les amateurs et galeristes des premières heures s’intéressent à ce mouvement afin de créer un marché. Les premières expositions, puis des espaces s’imposent comme des galeries prônant le « graffiti ». Le terme « graffiti » n’était que peu apprécié par les artistes qui voyaient dans cette terminologie quelque chose de péjoratif, un acte voyou. Ce sont aujourd’hui ces toiles que nous voyons passer en vente aux enchères réalisant des prix incroyables. Ces œuvres qui de leur temps ne permettaient pas toujours à leur créateur de survivre, s’arrachent aujourd’hui par les collectionneurs à prix d’or.

La question que nous pouvons alors nous poser serait: quel avenir pour ce marché que nous pouvons définir comme une niche ?

Côme.

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Jules L’Atlas et son logogramme http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/05/19/jules-latlas-et-son-logogramme/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/05/19/jules-latlas-et-son-logogramme/#respond Thu, 19 May 2016 08:50:06 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1281 12983287_10153893344862911_8831387031180785589_o

Très tôt passionné par le graphisme géométrique, Jules L’Atlas va trouver son style particulier grâce au logogramme de « L’Atlas ».

On reconnait, en effet, dans ses différents réalisations,  urbaines ou autres, la répétition d’un alphabet originel.

Son secret : répéter les mêmes lignes de base que sont les verticales et les horizontales et aussi réaliser grâce à elles toutes sortes de combinaisons possibles comme les labyrinthes et les grilles.

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Son attrait pour le labyrinthe

Au départ son travail peut rappeler la mythologie grecque avec l’oeuvre de Dédale qui a construit un édifice souterrain tentaculaire pour un monstre, le Minotaure.

Mais cette forme du labyrinthe peut devenir aussi par assimilation la figure de la déviance et donc une apparence singulière permettant d’appréhender le monde.

Pour en définitive nous dévoiler, par exemple, un espace inconnu, caché au bout d’un chemin comme au coeur du palais du monstre !

Parfois l’artiste lui-même, nous indique directement dans une oeuvre, le moyen d’y parvenir. Ainsi s’adressant au spectateur : « quand tu plisses les yeux… le cryptogramme apparaît » (voir ci-dessous)

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Mais l’on pourrait aussi assimiler ce même labyrinthe à un mandala qui dans le bouddhisme tibétain permet par des disques et des cercles d’accéder au territoire de la déité ?

Révéler quelque chose de sublime

Proche d’un Paul Klee qui affirmait que « l’art est un défaut dans un système », le logogramme de L’Atlas permet de révéler surtout quelque chose de sublime.

Au prix d’un égarement dans l’inconnu, il provoque souvent un véritable vertige pour les sens et l’intelligence.

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Avec son logogramme, l’artiste fabrique de l’imaginaire, il propose un passage de l’autre côté, vers l’autre monde.

Tout cela participe à sa mythologie cosmique qui convoque l’inconnu afin qu’un nouvel horizon de l’art s’ouvre.

Christian Schmitt
www.espacetrevisse.com

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site de Jules L’Atlas
http://www.latlas.org

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GREMS http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/28/grems/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/28/grems/#respond Thu, 28 Apr 2016 13:42:12 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1241 Grems est un rappeur et graffeur français né en 1978. Connu pour son style atypique et sa voix grave il est de plus en plus suivi pour ses fresques et ses talents de street artiste. Connu du milieu des graffeurs et des « vandals » de la capitale Grems peint à Paris et ailleurs en toute légitimité. Il fait parti de plusieurs collectifs de graffeurs tels que TT crew de Bordeaux. Il est aussi directeur artistique et connu pour avoir désigné la campagne imagine R de la RATP.

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Hyperactif et ultra créatif il a sorti récemment un un album « Green Pisse« . Son style est très graphique, c’est un artiste qui a un sens des proportions très développé. Il arrive à combiner géométrie, couleurs et visages dans un cadre donné. Très attaché aux détails qui dans ses oeuvres donnent une véritable puissance visuelle et une élévation vers le subconscient : les détails de ce jeux d’échec par exemple peuvent représentés la complexité du cerveau qui rêve, qui a toujours tendance à rajouter du détail et du mouvement aux choses que l’on perçoit immobile d’habitude.

Très high, il passe du graf ou il pose simplement son nom, à la fresque « sous LSD » si je puis dire, où les yeux sont omniprésents. Les oeuvres de Grems nous regardent, comme l’oeil des franc maçons ou alors d’un chaman mexicain sous peyotl.

grems 23Il peint beaucoup de « dream catcheur » et de paysages urbains. On peut le voir comme un parallèle entre la complexité de la ville et la complexité du rêve. En tant que street artiste on suppose qu’il a une vision bien à lui du paysage urbain. Une vision un peu psychédélique, c’est un paysage étouffant mais haut en couleurs, et pleins de reliefs. Comme ses rimes et ses punchlines c’est comme un jeu de legos. C’est à dire une superposition complexe de mots, de couleurs, de rêves, de courbes qui finalement, forment son art.

Il rap souvent la déchéance, la violence, et la brume qui hante l’esprit de notre génération stagnante. A la manière du célèbre escalier infini, lorsqu’on regarde un tableau de Grems on a l’impression qu’on ne pourra pas sortir de ce labyrinthe.

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Si vous ne connaissez pas cet artiste je vous conseil de commencer par ses sons, qui sont aussi perchés que ses oeuvres mais qui finalement s’inscrivent dans une certaine constance. On fait facilement le lien entre son art visuel et son art sonore. Regarder du Grems en écoutant du Grems, et bien c’est assez harmonieux.

Histoire de faire d’une pierre deux coups et en artiste moderne assumé, Grems a sorti en 2010 un livre album du nom de « Broka Billy » qui retrace son parcours de New York à Amsterdam en passant par Paris et Berlin. Il vous permettra d’écouter ses sons et de voir ses performances street art au travers du monde.

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Jana und JS : Entre photographie et street-art http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/22/jana-und-js-entre-photographie-et-street-art/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/22/jana-und-js-entre-photographie-et-street-art/#respond Fri, 22 Apr 2016 16:11:54 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1186 Jana und JS forment un couple d’artistes dont le travail s’expose tout autant dans les rues que dans les galleries d’art. Née en Autriche, Jana rencontre JS à Madrid et entament ensemble leurs vies d’artistes. Leurs talents de photographes leurs donne cette particularité de donner vie à leurs photos à travers des techniques qui leurs sont propres.

Jana und JS - Street art

Un appareil photo, des ciseaux et un pochoir suffisent à Jana und JS d’exprimer leur art. Leur travail repose principalement sur des photos prises de leurs propres mains, qu’ils découpent afin de créer des points d’ombre et de lumière et utilisent ensuite des sprays et de l’acrylique pour peaufiner le tout. Les oeuvres de ce jeune couple est très reconnaissable. Il met souvent en avant des femmes, des enfants ou des couples dans une ambiance qui reste assez austère.

Jana und JS @ Austria - Street Art

Jana und JS @ Austria – Street Art

Passionnés par la ville et son architecture, ces artistes mènent leurs explorations urbaines dans plusieurs villes comme Paris, Madrid, Bratislava ou encore Londres. Comme la majorité des street artistes, Jana und JS n’ont aucune limite d’espace dans leur travail. En Autriche, on peut retrouver une de leurs oeuvres sur un tronc d’arbre, mettant en scène une jeune fille qui semble assise et adossée contre le tronc, le regard tourné vers nous.
Ce jeune couple aime travailler sur la mise en abîme de scènes de la vie du quotidien et vont même jusqu’à se représenter eux mêmes sur leurs pièces. On les retrouve notamment sur les facades de deux immeubles à Paris, chacun en pleine prise de clichés photos, ou encore sur des tramways à Bratislava. Il est grand et barbu, elle est petite et a un air malicieux, et tous les deux un appareil photo au cou, prêts à nous en mettre plein la vue…

Jana und JS - Street art

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Levalet et sa vision du monde http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/21/levalet-et-sa-vision-du-monde/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/21/levalet-et-sa-vision-du-monde/#respond Thu, 21 Apr 2016 07:29:20 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1260 12513829_459440007514042_6011203975006655401_o

Levalet ce jeune street-artiste étale sur les murs des villes et notamment sur ceux de la capitale des personnages singuliers qui ont tous des comportements énigmatiques.

Un monde de la vacuité

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Le monde de Levalet rejoint celui d’un certain Samuel Beckett qui se singularise par la vacuité. En effet la logique beckettienne qui consiste à dire « plus on est plein et plus on est vide » semble s’appliquer idéalement à l’oeuvre produite par cet artiste.

la vacuité s’exprime notamment par les attitudes inquiètes de ces quatre personnages, qui affichent tous une mine défaite et attristée, conduisant à un repli sur soi et à une incapacité à réagir .

Chez Beckett, dans la première phrase de l’Innommable, l’énonciateur pose l’absence de sa présence : « Dire je. Sans le penser » (S.Beckett, L’Innommable, Paris, Minuit, 1953)

Comme ici les personnages qui semblent présents sans l’être véritablement.

Tout cela crée à l’évidence une situation d’affranchissement absolu en l’absence d’une identité ou d’une localisation.

Le mouvement

Le trait commun à tous ces personnages semble résider dans le mouvement. Tous apparaissent, en effet, le plus souvent mus par une folle frénésie de la bougeotte.

Sur le même thème, Beckett a rejoint la position de Paul Klee qui a élaboré la portée cosmique de la création. Cette théorie consiste à dire que l’univers est géré principalement par le mouvement et que l’inertie apparente sur terre ne serait qu’un leurre.

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C’est pourquoi les personnages de Levalet déploient une intense énergie, souvent de façon désordonnée ou de manière presque automatique comme ces militaires sans visages qui semblent défiler.

« … impossible de m’arrêter, impossible de continuer, mais je dois continuer, je vais donc continuer » disait encore Beckett.

Ce serait donc toujours le vide ou l’absence de sens qui caractériserait une telle fuite en avant ?

Les personnages sont des anti-héros

Pour lutter contre l’ordre établi car l’ordre du monde est un leurre, l’antihéros, toujours selon Beckett, n’a d’autre choix que de vivre dans un système d’opposition de formes contraires et la constance subversive des conflits :

« Dans ma vie, puisqu’il faut l’appeler ainsi, il y eut trois choses, l’impossibilité de parler, l’impossibilité de me taire et la solitude » (Samuel Beckett, L’Innommable,)

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Les personnages de Levalet sont donc des antihéros car leurs actions n’obéissent à aucun cheminement de cause à effet. Ils échappent à l’armature logique.

Ils sont pris au piège de « l’empêchement ». Même les mots qu’ils échangent entre eux perturbent seulement la plénitude du vide sans le combler car ils ne représentent plus rien.
Ils semblent avoir perdu perdu la capacité de modifier l’ordre des choses.

Le solipsisme

Le solipsisme semble être le seul refuge possible pour les personnages de Levalet. Ce mot « solipsisme » forgé du latin solus, seul et ipse, soi-même définit une attitude générale de l’individu d’après laquelle, il n’y aurait pour le sujet pensant d’autre réalité que lui-même.

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Dans le dessin de l’homme qui cache son visage, c’est en fait la représentation du drame de l’homme condamné au solipsisme.

Il est placé en fait devant sa propre mort, car il assiste à l’écroulement du sens et à celui de l’être d’où la tentation de cacher cette réalité. Il serait dans la situation d’un autiste.

Le regard (le mien) devient insupportable puisqu’il devient le centre du monde. « C’est moi qui fais être pour moi » ce que nous explique également Merleau-Ponty (Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 1945, p.111)

Christian Schmitt
www.espacetrevisse.com

site de l’artiste:
http://levalet.xyz/

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Seth : un street artiste qui parcourt le monde et l’immortalise http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/19/un-street-artiste-qui-parcourt-le-monde-et-limmortalise/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/19/un-street-artiste-qui-parcourt-le-monde-et-limmortalise/#respond Tue, 19 Apr 2016 10:36:06 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1230 « La peinture est un prétexte à la rencontre ». Julien Malland dit « Seth », propose son art de rue sur tous les continents. Il débute le street art à Paris, au milieu des années 1990 en peignant à la bombe. Grâce à ses voyages et ses rencontres, Seth a beaucoup évolué, et s’en est inspiré pour ses performances. Il propose une nouvelle façon de voyager et de faire découvrir le monde à travers ses créations.

Vous pourrez prochainement découvrir une interview de cet artiste dans la rubrique « The Wall Magazine ».

Quand il part en vacances, Julien Malland a toujours sur lui ses bombes et son appareil photo pour garder une trace de ce qu’il réalise. Il souhaite avant tout rencontrer les populations locales et graffer lors de ses voyages à travers le monde (Chine, Palestine, Indonésie, Australie, Paris, Canada, Italie, Tahiti, Brésil…). Pour lui, en France, le street art ne lui offre pas la possibilité de s’épanouir comme il le souhaiterait.

La peinture de personnages est sa spécialité, il les adapte toujours à leur environnement. Ses œuvres sont avant tout destinées à être vues par les habitants des lieux, et ainsi leur faire découvrir un type d’art qu’ils ne connaissent pas nécessairement.

Au travers de ces personnages, Seth laisse la place à l’imagination de son public. Sur la majorité de ses prestations, nous ne voyons pas la tête de face. En effet, il laisse au spectateur le soin d’imaginer le visage du personnage et aussi celui de son histoire.

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A travers ses performances, le côté poétique, émotionnel mais aussi la proximité avec son public sont des points qu’il fait ressentir et partager. En effet, quand certains habitants d’un quartier veulent peindre avec Seth, ce dernier les convie avec plaisir.

Ses performances rappellent souvent l’enfance, en effet, les enfants respirent l’innocence, l’insouciance, le positif et cela est important dans des pays dont la situation politique et géographique est souvent instable. A travers ses œuvres murales, il veut mettre en avant l’espoir, un avenir meilleur.

Ainsi, le street art permet de faire abstraction du monde qui nous entoure. Avec son imagination, l’homme peut interpréter lui même ce que l’artiste a voulu représenter.

Pour vous plonger dans cet univers, The Wall vous convie à son FestiWall le 21 et 22 mai prochain du Canal de l’Ourcq au Canal Saint-Denis. Plus d’information en cliquant ici.

 

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Street Art 2016 : les fresques préférées de la rédac’. http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/18/street-art-2016-les-fresques-preferees-de-la-redac/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/18/street-art-2016-les-fresques-preferees-de-la-redac/#respond Mon, 18 Apr 2016 08:18:33 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1193 Il y en a partout. Les murs s’exposent et deviennent une galerie d’art à ciel ouvert: nous avons décidé de faire un petit tour d’horizon non exhaustif des œuvres de street art les plus impressionnantes de cette année.

“Une pensée originale vaut bien un millier de citations.” Banksy

En tant qu’amatrice d’art, non seulement je prends le temps de visiter des galeries, mais aussi d’explorer l’univers des artistes locaux dans des petites expositions ou dans la rue! L’art urbain a su créer un fort engouement du public avec près de 10 ventes aux enchères chaque année, une cinquantaine de galeries à Paris et des milliers dans le monde entier.

Prenant la première place ce mois-ci, une œuvre réalisée par l’italien Blu, peint dans les rues de Naples. En second, le franco-tunisien eL Seed et son projet « Perception » en Egypte. Et puis en troisième, ROA et ses adorables créatures en Belgique. Sans oublier l’impressionnante et imposante église multicolore au Maroc.

Découvrez notre classement ci-dessous, elles nous font inévitablement, en nous décrochant parfois un sourire au passage, réfléchir sur le monde qui nous entoure.

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1. Blu – Italie

Une œuvre produite sur la façade de l’ancien hôpital psychiatrique judiciaire, l’artiste italien a créé cet impressionnant géant vert. Il pousse un cri de désespoir avec des yeux vides, un symbole pour les nombreux visages anonymes qui sont passés par cet endroit. L’œuvre se trouve sur la Via Imbriani, au cœur d’un des quartier historique de Naples.

 

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2. eL Seed – Egypte

Dans son nouveau projet «Perception», il a décidé d’apporter un peu de lumière dans un endroit isolé. Il a en effet créé une œuvre anamorphique qui couvre près de 50 bâtiments, visible seulement à partir d’un certain angle sur la Montagne Moqattam.

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3. ROA – Belgique

Le street artiste belge a passé quelques jours pour peindre cette illustration représentant une pyramide d’animaux monochromes empilés: un lapin, un écureuil, un hérisson, une taupe et un souris.

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4. Okuda – Maroc

Okuda a récemment passé quelque temps au Maroc où il a été invité à ré aménager une nouvelle église pour l’événement « Street Art Caravane »L’artiste espagnol a inventé de toute pièce cette peinture dynamique intitulé « 11 Mirages to the Freedom ». Elle se structure en plusieurs parties ultra colorées composée d’éléments allant d’animaux aux portraitsSon travail peut être classé comme du surréalisme pop.

 

Et vous, vous préférez laquelle ?

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Quai 36 à la Gare du Nord http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/10/quai-36-a-la-gare-du-nord/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/10/quai-36-a-la-gare-du-nord/#respond Sun, 10 Apr 2016 10:21:29 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1200 Les couloirs de la Gare du Nord ont été investi par le collectif « Quai 36 » qui a décidé de revaloriser les murs des pôles RER et TER grâce à des fresques d’art urbain aux styles variés. Découverte.

C’est un groupe de 16 amis parisiens, passionnés par le street art, qui ont fondé en 2013 le collectif Quai 36. Pourquoi Quai 36 ? Leur nom fait référence au trajet qu’ils prenaient tous les jours pour aller à l’école ou au travail et plus précisément au quai de la Gare du Nord par lequel ils arrivaient. Un nom qui prend tout son sens quand l’on sait que leur but est de revaloriser les espaces publics en offrant aux franciliens des expositions artistiques gratuites.10415680_968055486582350_3917683686684901929_n

La filiale « Gare et Connexions » de la SNCF a offert au collectif un budget de 100 000€ pour financer les interventions des artistes ainsi que leur frais. Cette collaboration a permis d’acquérir 4000 m2 répartis sur 10 emplacements dans la Gare du Nord. Un gros coup de pouce pour le street art !

Depuis le mois dernier, le collectif Périscope a investi le long couloir Maubeuge. Plusieurs dizaines de collages représentent des corps d’hommes avec des têtes soit d’animaux soit d’objets. Ces pièces sont assez inquiétantes, comme le traduit le nouveau nom du lieu : « Le couloir aux esprits ». Ils expliquent vouloir « interroger conjointement la création collective et le monde contemporain, de la conscience que le commun est quelque chose qui ne va pas de soi et que c’est à nous d’inventer une réponse à notre besoin d’être ensemble ». Un collectif philosophe ? A méditer aux détour du couloir Maubeuge !

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Sources images : Collectif Périscope // Quai 36

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Lisbonne, nouvelle capitale du street art? http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/03/lisbonne-nouvelle-capitale-du-street-art/ http://www.thewallgalerie.fr/magazine/2016/04/03/lisbonne-nouvelle-capitale-du-street-art/#respond Sun, 03 Apr 2016 10:36:41 +0000 http://www.thewallgalerie.fr/magazine/?p=1025 Terre d’accueil des artistes de rues.

La ville de Lisbonne, en faveur de l’art urbain, a permis au street art de se développer de manière florissante. Il fait aujourd’hui partie du décor et des incontournables à voir si jamais vous y passez. 

En 2008, le service culturel de la mairie de Lisbonne a reconnu le street art comme une discipline artistique. Ceci avait pour but de réduire au maximum les actes de vandalisme. Et le résultat est aujourd’hui surprenant : le street art a fleuri partout, la ville est devenue elle-même une œuvre d’art.

Cet art a aussi permis aux artistes de s’exprimer à propos à la crise, il a pour but de donner de l’espoir aux habitants. Cette dernière à laisser grand nombre d’immeubles délabrés qui sont aujourd’hui devenus la toile des artistes de rues. La ville leur donne ces lieux à réinvestir. La GAU, Galeria de Arte Urbana,  offre aujourd’hui un des plus grand musée en plein air d’Europe. Elle est rattachée au service culturel,et coordonne l’ensemble des projets de street art de la ville. Si vous avez l’occasion de vous y rendre un week-end, vous pourrez vous offrir un parcours culturel dédié à l’art urbain de Lisbonne.
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Mon quartier fétiche : LX Factory, rua Rodrigues Faria. Ce quartier se trouve sous le pont d’Alcantara, c’est une ancienne manufacture de textile. En plus de ses nombreux restaurants branchés, et boutiques, vous pourrez y observer de nombreux murs peints. C’est le nouveau pôle créatif de la ville.

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